La NĂ©gritude est un mouvement, principalement littĂ©raire, qui se produit au dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle. Dans ce mouvement, des artistes et des Ă©crivains noirs du monde francophone publient des poĂšmes, des essais, et des livres qui rĂ©clament la puissance et la fiertĂ© dâĂȘtre noir dans un monde francophone raciste, imprĂ©gnĂ© de lâhistoire de lâesclavage et du colonialisme. Dans beaucoup d'Ćuvres de ce mouvement, il y a un trope rĂ©current : une mĂ©taphore qui reprĂ©sente les femmes noires comme la terre. Comme nous le verrons plus tard dans cet essai, les Ă©crivains masculins de la NĂ©gritude utilisent ce trope pour essayer de donner de lâimportance Ă lâAfrique et au rĂŽle de la femme noire, mais nous constatons que cette forme de reprĂ©sentation dĂ©shumanise en fait les femmes noires parce que la mĂ©taphore rĂ©duit la femme Ă une chose sans autonomie. Pour cette raison, il faut reconnaĂźtre que dans les annĂ©es 1970, il y a une rĂ©cupĂ©ration du rĂŽle de la femme noire par des Ă©crivaines noires. Elles réévaluent le rĂŽle de la femme en montrant que les femmes noires ne sont pas des choses non-vivantes comme la terre, mais des personnes complexes et fortes. En particulier, dans le roman Pluie et vent sur TĂ©lumĂ©e Miracle (1972), l'Ă©crivaine Simone Schwarz-Bart réévalue ce rapport nĂ©gritudien entre les femmes noires et la terre. Dans son livre, les femmes ne sont pas des choses passives comme la terre ; au contraire, elles sont des ĂȘtres indĂ©pendants et puissants qui cultivent la terre elles-mĂȘmes.
Le mouvement de la NĂ©gritude commence vers 1930, et il y a trois hommes qui sont bien connus pour ĂȘtre les fondateurs du mouvement : AimĂ© CĂ©saire, LĂ©on-Gontran Damas, et LĂ©opold SĂ©dar Senghor. Il y a beaucoup de femmes noires qui contribuent Ă ce mouvement aussi (par exemple : Jane Nardal, Paulette Nardal, et Suzanne CĂ©saire), mais elles nâont pas la mĂȘme reconnaissance que leurs homologues masculins.[1] De fait, l'Ă©crivaine nĂ©gritudienne Paulette Nardal soutient que les idĂ©es des femmes Ă©taient les plus fondamentales Ă la NĂ©gritude, mais que les hommes (qui ont possiblement volĂ© leurs travaux) sont ceux qui reçoivent presque tout le crĂ©dit (Sharpley-Whiting, 10). En consĂ©quence, le mouvement de la NĂ©gritude est implicitement reconnu comme un mouvement d'hommes noirs, et le mouvement efface les travaux des femmes.
Dans ce mouvement masculin Ă©merge la mĂ©taphore qui associe les femmes Ă la terre. On peut voir un exemple de ce lien entre le corps dâune femme et la terre africaine dans le poĂšme « Femme Noire » Ă©crit par LĂ©opold Senghor en 1945. Il compare explicitement le corps dâune femme noire Ă la terre dans son poĂšme : « Femme nue, femme noire⊠Je te dĂ©couvre, Terre promise, » (Senghor, lignes 1,8). Dans le contexte de cette mĂ©taphore, la femme noire est littĂ©ralement la terre âune terre sacrĂ©e, mais une terre quand mĂȘme. Encore, Senghor Ă©crit : « Femme nue, femme obscure / Fruit mĂ»r Ă la chair ferme » (Senghor, lignes 12-13). Dans cette citation, Senghor utilise une mĂ©taphore alimentaire qui compare la femme noire Ă un fruit. Elle a la peau dâun fruit, et alors, elle nâest pas reconnue comme une humaine. De plus, il Ă©crit « jâai grandi Ă ton ombre » (Senghor, ligne 4). Ici, la femme noire est comme un arbre qui donne de lâombre au narrateur. La femme noire nâest pas un ĂȘtre humain. Selon les mĂ©taphores de Senghor, elle est la terre.
Les Ă©crivains nĂ©gritudiens comme Senghor utilisent cette mĂ©taphore pour essayer dâexalter la terre africaine et les femmes noires. Comme RenĂ©e Larrier lâexplique dans son texte « Reconstructing Motherhood: Francophone African Women Autobiographers, » en crĂ©ant ce trope de la femme noire comme la terre, les Ă©crivains de la NĂ©gritude essaient de rejeter les images nĂ©gatives des femmes noires et de la terre africaine : « The fetishization, idealization of the body, of the âmĂšre/terre,â is one characteristic of nĂ©gritude whose writers were responding to the negative images of Africa that were prevalent at the time » [« La fĂ©tichisation, lâidĂ©alisation du corps, de la âmĂšre / terre,â est une caractĂ©ristique de la nĂ©gritude dont les auteurs rĂ©pondaient aux images nĂ©gatives de lâAfrique qui Ă©taient frĂ©quentes Ă l'Ă©poque »] (Larrier, 195). En rĂ©pondant aux idĂ©es anti-noires, les Ă©crivains utilisent la mĂ©taphore de la femme (ou de la mĂšre) comme la terre pour essayer de redĂ©finir lâAfrique et de montrer la beautĂ© du continent et ses habitants noirs.
Toutefois, il faut noter que cette mĂ©taphore est aussi problĂ©matique. Comme la citation prĂ©cĂ©dente le suggĂšre, le trope fĂ©tichise le corps de la femme noire, en la rĂ©duisant et la dĂ©shumanisant. Comme lâexplique Mariama BĂą, une romanciĂšre sĂ©nĂ©galaise : « Les chants nostalgiques dĂ©diĂ©s Ă la mĂšre africaine confondue dans les angoisses dâhomme Ă la MĂšre Afrique ne nous suffisent plus » (BĂą « La Fonction », 408). Selon BĂą, cette mĂ©taphore est un exemple de la façon dont les hommes de la NĂ©gritude essayent de lier la femme noire Ă lâAfrique sacrĂ©e, mais ce faisant, ils rĂ©duisent la femme noire Ă un ĂȘtre « weak and helpless » [« faible et impuissant »] (Ajayi, 39). Si la femme noire est la terre africaine, elle est exploitĂ©e par le colonialisme, et elle ne peut pas rĂ©pondre Ă cette violence. Ainsi, câest lâhomme noir qui devient le protecteur de lâAfrique-femme. Cela prive les femmes noires de leur propre autonomie, de leur humanitĂ© et de leur engagement politique. Aussi, en comparant les femmes noires Ă la terre, les Ă©crivains rĂ©duisent la femme aux parties de son corps (comme, par exemple, quand Senghor rĂ©fĂšre Ă la peau de la femme noire comme la peau dâun fruit). La mĂ©taphore est dĂ©shumanisante.
Cependant, dans les annĂ©es 1970, des Ă©crivaines noires commencent Ă rĂ©cupĂ©rer les rĂŽles des femmes noires dans leurs textes. Comme RenĂ©e Larrier lâexplique : « When francophone women writers began to publish novels in the 1970s, women were no longer reduced to body parts, but were represented as whole persons who played several roles in the home and wider community » [« Quand les Ă©crivaines francophones commençaient Ă publier des romans dans les annĂ©es 1970, les femmes nâĂ©taient plus rĂ©duites Ă des parties du corps, mais Ă©taient reprĂ©sentĂ©es comme personnes entiĂšres qui jouaient plusieurs rĂŽles dans le foyer et dans la communautĂ© plus vaste »] (Larrier, 196). Par exemple, dans le roman Une si longue lettre (1979), un roman Ă©pistolaire qui explore la polygamie au SĂ©nĂ©gal Ă travers le personnage de Ramatoulaye, Mariama BĂą montre la complexitĂ© dâĂȘtre une femme et une mĂšre africaine. Ses personnages sont compliquĂ©s et originaux : il y a des femmes indĂ©pendantes et autonomes, Ă©goĂŻstes et gĂ©nĂ©reuses, progressistes et conservatrices. Par exemple, la protagoniste Ramatoulaye dĂ©cide de rester avec son mari polygame, tandis quâune autre femme, AĂŻssatou, quitte son mari Ă cause de sa polygamie. De plus, le personnage de Tante Nabou reprĂ©sente une vision trĂšs traditionnelle du couple et en orchestrant un mariage, elle abĂźme la vie dâune femme. Ă la fois, dâautres femmes, comme Ramatoulaye et AĂŻssatou, travaillent pour aider toutes les femmes. Surtout, les femmes de BĂą sont humaines ; elles sont compliquĂ©es et imparfaites, mais indĂ©pendantes.
Simone Schwarz-Bart Ă©crit Pluie et vent sur TĂ©lumĂ©e Miracle au cours de la mĂȘme dĂ©cennie, et dans son texte, elle montre aussi la complexitĂ© et lâhumanitĂ© des femmes noires. Le roman, qui fait le rĂ©cit de plusieurs gĂ©nĂ©rations de femmes guadeloupĂ©ennes, met en valeur la puissance de lâaffinitĂ© entre les femmes. Tous les personnages principaux de son livre sont des femmes, et si les hommes existent, ce sont les femmes qui font progresser le rĂ©cit. Par consĂ©quent, on peut vraiment voir lâhumanitĂ© des femmes dans le roman. Elles sont intelligentes et fortes, et elles ont une autonomie. Cependant, les femmes ne sont pas parfaites. Elles font aussi des erreurs, elles se mettent en colĂšre, et elles questionnent leur identitĂ©. Comme BĂą, Schwarz-Bart crĂ©e des personnages compliquĂ©s et puissants. Aussi, ses personnages fĂ©minins ont de lâautonomie et de la connaissance sur la vie et la terre. Comme nous en discutons ci-dessous, BĂą et Schwarz-Bart montrent que la femme noire est puissante, rĂ©siliente et humaine dans toute sa complexitĂ©.
Par exemple, Schwarz-Bart montre lâautonomie des femmes noires dans son livre avec les protagonistes de Reine Sans Nom (ou Toussine) Lougandor et TĂ©lumĂ©e Miracle en particulier. Par exemple, il y a un adage que Toussine rĂ©pĂšte tout au long du roman : « [âŠ] Le cheval ne doit pas te conduire, câest toi qui dois conduire le cheval » (Schwarz-Bart, 82). Cet adage inspire les actions de Reine Sans Nom et celles de sa petite-fille, TĂ©lumĂ©e. Suivant ces mots, elles refusent de permettre Ă la vie de les contrĂŽler ; elles contrĂŽlent leur propre vie. Presque chaque fois que TĂ©lumĂ©e doit prendre une dĂ©cision difficile sur sa vie et sa fĂ©licitĂ©, elle rĂ©flĂ©chit sur ce conseil de Reine Sans Nom. Avec cet adage, elle essaye de prendre le contrĂŽle de sa propre vie.
On peut voir aussi cette prise de contrĂŽle sur la vie au dĂ©but du roman quand TĂ©lumĂ©e dit « [âŠ] je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde » juste aprĂšs avoir expliquĂ© lâhistoire de ses ancĂȘtres qui Ă©taient des esclaves (Schwarz-Bart, 11). Elle explique que bien quâil y ait des choses horribles qui ont des impacts sur sa vie et la vie de sa famille, elle choisit de ne pas se complaire dans la tristesse de cette histoire. Cependant, il faut noter que TĂ©lumĂ©e est vraiment consciente de lâesclavage de ses ancĂȘtres. Elle comprend qu'on ne peut ni oublier ni ignorer ce passĂ©. En fait, quand elle est vieille, elle raconte les histoires orales de lâesclavage Ă la gĂ©nĂ©ration plus jeune : « [âŠ] Je lui racontais des contes anciens⊠ces histoires dâesclavage » (Schwarz-Bart, 234). Toutefois, elle essaye aussi de prendre le contrĂŽle de sa vie et de ses Ă©motions, et elle ne permet pas Ă la tristesse de la dĂ©truire. Elle choisit de chercher la fĂ©licitĂ©.
Un autre moment oĂč les femmes noires de Schwarz-Bart montrent quâelles sont autonomes et ne sont pas des objets passifs comme la terre est quand elles entretiennent la terre elles-mĂȘmes. On voit cela dans les mots de TĂ©lumĂ©e Ă la fin du roman : « Ainsi suis-je Ă mon rĂŽle dâancienne, faisant mon jardin » (Schwarz-Bart, 249). Quand elle est vieille, comme sa grand-mĂšre et d'autres femmes du livre, TĂ©lumĂ©e a son propre jardin oĂč elle cultive la terre. Elle aime son jardin, et elle est une excellente jardiniĂšre : « Je pus alors revenir Ă mon jardin et constatai bientĂŽt que les plantes apprĂ©ciaient mon influence » raconte TĂ©lumĂ©e (Schwarz-Bart, 235). Elle entretient la terre et elle aide et soutient les herbes et plantes. En cultivant son jardin, TĂ©lumĂ©e bouleverse la mĂ©taphore nĂ©gritudienne de la femme noire comme terre. Elle nâest pas la terre ; câest elle qui contrĂŽle et cultive la terre.
Cependant, il y a un moment dans le roman oĂč la mĂ©taphore de la femme noire comme terre Ă©merge. Quand TĂ©lumĂ©e est vieille, les jeunes femmes de sa communautĂ© lui disent : « Parfois ceux de La Folie me demandent de remonter lĂ -haut⊠maman Miracle, tu es lâarbre contre lequel sâappuie notre hameau » (Schwarz-Bart, 249). TĂ©lumĂ©e rejette toutefois cette assertion : « Alors je leur rappelle ce quâil en est de moi, non pas un arbre, mais un vieux bout de bois sec, et je leur dis quâelles sont tout bonnement lĂ Ă mâempĂȘcher de mâĂ©teindre sous les feuilles » (Schwarz-Bart, 249). TĂ©lumĂ©e rejette la mĂ©taphore qui la compare avec un arbre et prĂ©fĂšre ĂȘtre vue comme le bois. Alors, Schwarz-Bart ne rejette pas complĂštement les mĂ©taphores avec la nature puisque TĂ©lumĂ©e demande Ă ĂȘtre vue comme quelque chose qui vient de la nature (le bois). Pourtant, il est important de remarquer quâelle ne veut pas ĂȘtre lâarbre entier parce que cette mĂ©taphore lui donne trop de responsabilitĂ©. Elle ne mĂ©rite pas le fardeau de reprĂ©senter et soutenir toute la communautĂ©. Schwarz-Bart subvertit les mĂ©taphores naturelles pour donner plus dâhumanitĂ© aux femmes noires. Elle est humaine, et elle dĂ©pend de sa communautĂ© de femmes. Elle prĂ©cise le genre quand elle dit « [âŠ] elles sont tout bonnement lĂ Ă mâempĂȘcher de mâĂ©teindre sous les feuilles » (emphase ajoutĂ©e) (Schwarz-Bart, 249). Tandis que la mĂ©taphore nĂ©gritudienne qui compare la femme noire Ă la terre est problĂ©matique parce quâelle donne trop de puissance Ă lâhomme noir comme protecteur de la femme noire faible et impuissante, ici, TĂ©lumĂ©e rejette aussi lâidĂ©e de la femme noire comme la seule protectrice de la communautĂ©. Ătre la seule protectrice est trop de responsabilitĂ© pour un ĂȘtre humain. TĂ©lumĂ©e est puissante, bien sĂ»r, mais elle fait partie de la communautĂ© humaine. La dĂ©shumanisation peut se produire quand quelquâun est moins quâun humain, mais aussi plus quâun humain. Ainsi, cette mĂ©taphore lui donne trop de responsabilitĂ© â plus qu'une vraie humaine ne peut soutenir. Elle ne peut pas soutenir et reprĂ©senter toute la communautĂ©.[2] Donc, TĂ©lumĂ©e reconnaĂźt son humanitĂ© et rejette cette mĂ©taphore. Les femmes ne sont pas protĂ©gĂ©es par les hommes, mais les femmes noires ne protĂšgent pas le monde ou la communautĂ© entiĂšre non plus. TĂ©lumĂ©e reconnaĂźt l'humanitĂ© des personnes noires et en particulier des femmes noires, et elle veut que la communautĂ© noire travaille ensemble pour se soutenir les uns les autres.
Il faut noter, cependant, que Schwarz-Bart nâhĂ©site pas Ă reconnaĂźtre les liens entre les femmes noires et la terre. Ces liens existent presque partout dans son livre. Par exemple, le titre du roman (Pluie et vent sur TĂ©lumĂ©e Miracle) suggĂšre que la protagoniste TĂ©lumĂ©e existe avec la nature. Aussi, pendant tout le texte, les femmes cultivent la terre. Elles font pousser des plantes et des herbes qui leur donnent des ressources alimentaires et aussi un pouvoir. De plus, TĂ©lumĂ©e demande Ă ĂȘtre vue comme un bois (qui vient de la nature) afin de montrer son humanitĂ©, et non, comme les Ă©crivains de la NĂ©gritude, pour glorifier â et par consĂ©quent dĂ©shumaniser â les femmes noires. Câest pour cette raison que je soutiens que Schwarz-Bart Ă©crit sur la nature et la terre de façon plus complexe et dynamique que les Ă©crivains nĂ©gritudiens. Tandis que les hommes nĂ©gritudiens utilisent la mĂ©taphore de la femme noire comme terre pour crĂ©er des idĂ©es gĂ©nĂ©ralisĂ©es sur les femmes et la terre, Schwarz-Bart Ă©crit sur les femmes et la terre pour montrer lâhumanitĂ© complexe des femmes noires et aussi pour reprĂ©senter leur lien avec la nature.
Dans Pluie et vent sur TĂ©lumĂ©e Miracle, Schwarz-Bart trouble la mĂ©taphore nĂ©gritudienne de la femme noire comme la terre en montrant lâhumanitĂ© des femmes noires. Elle montre cette humanitĂ© Ă travers la puissance et l'autonomie des femmes noires, mais aussi Ă travers la dĂ©pendance des femmes vis-Ă -vis des autres femmes. Elles sont fortes, mais elles ne sont pas si fortes quâelles nâont besoin de personne dans leurs vies. Schwarz-Bart montre que les femmes noires sont complĂštement humaines : ni plus, ni moins. Ainsi, le roman pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un « roman de la NĂ©gritude » en considĂ©rant la puissance et l'humanitĂ© que Schwarz-Bart accorde aux personnages noirs. Toutefois, le roman est plus une critique du mouvement de la NĂ©gritude masculine qu'un exemple dâun texte nĂ©gritudien puisque le roman dĂ©montre la puissance et humanitĂ© des femmes noires. Schwarz-Bart subvertit vraiment le trope nĂ©gritudien des femmes noires dans son roman en montrant ce qui manque Ă la NĂ©gritude : lâhumanitĂ© et la complexitĂ© des femmes noires.
[1] Voir notamment, par exemple T. Denean Sharpley-Whiting, Négritude Women (2002) ; Brent Hayes Edwards, The Practice of Diaspora (2003) ; Shireen K. Lewis, Race, Culture, and Identity (2006).
[2] On peut voir un exemple du fardeau de la reprĂ©sentation ici. Le fardeau de la reprĂ©sentation est un concept dans les thĂ©ories postcoloniales qui explique comment les sujets marginalisĂ©s doivent injustement reprĂ©senter leurs communautĂ©s. Kobena Mercer donne un exemple de ce fardeau quand il explique comment beaucoup dâartistes noires doivent reprĂ©senter toute la race dans leurs expositions ââ une tĂąche impossible (234). Dans la mĂ©taphore de TĂ©lumĂ©e comme lâarbre, elle est chargĂ©e avec le fardeau de la reprĂ©sentation pour sa communautĂ©.
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